L’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil est source de nombreuses pathologies douloureuses de l’avant-pied de par sa mobilité et de par les contraintes qu’elle supporte à la marche et lors du chaussage. Elle est formée par la tête sphérique du 1er métatarsien et la base concave de la 1ère phalange. Elle est entourée d’une capsule et de tendons dont l’atteinte concomitante participe à la pathologie articulaire.
L’hallux valgus est la déformation la plus fréquente de l’avant-pied. Il comprend : une déviation en dehors du gros orteil, une déviation en dedans du 1er métatarsien et une exostose (bosse) sur la face médiale responsable d’une bursite douloureuse par frottement dans la chaussure (oignon dans le jargon populaire). Cette déformation isolée du gros orteil si elle évolue et s’accentue peut entraîner des déformations sur les orteils latéraux.
Il existe un certain nombre de facteurs prédisposant :
Une fois la déformation acquise du gros orteil, celle-ci ne disparaît plus et son évolution se fait inexorablement vers l’aggravation progressive. Il n’y a malheureusement pas de moyens fiables non chirurgicaux pour traiter de façon durable cette déformation. Les orthèses et les semelles peuvent être utilisées au début pour retarder l’évolution.
La décision opératoire repose donc sur plusieurs critères dont l’évaluation personnelle par le patient est primordiale :
En résumé c’est lorsque le patient à trop mal à son gros orteil, qu’il ne peut plus se chausser comme il le désire. Quoiqu’il en soit les résultats de la chirurgie sont meilleurs si la déformation est modérée et si le traitement ne porte que sur le gros orteil ; Il convient donc de ne pas trop tarder et d’éviter la décompensation de la déformation.
Les techniques chirurgicales sont nombreuses et dépendent de plusieurs critères qui comprennent les déformations osseuses mais aussi la forme précise des différents segments osseux et les angles entre les différentes parties de l’avant-pied.
Au final, ce sont les techniques comprenant des ostéotomies qui apportent les meilleurs résultats en termes de correction et de fiabilité dans le temps.
L’intervention la plus fréquemment réalisée est l’association d’une ostéotomie en chevron du 1er métatarsien pour corriger son axe et effacer la bosse interne (oignon) et d’une ostéotomie de la base de la 1ère phalange pour réaxer le gros orteil.
Des gestes associés sont nécessaires en fonction de la déformation :
LES OSTÉOTOMIES SERONT SYSTÉMATIQUEMENT FIXÉES PAR DES VIS ENFOUIES DANS L’OS (QUI PEUVENT ÊTRE CONSERVÉES).
Cette intervention chirurgicale se fait sous anesthésie locorégionale localisée uniquement au pied et à la cheville.
L’intervention dure en moyenne 20 minutes.
L’hospitalisation se déroule en ambulatoire.
Des pansements et surtout un contrôle strict des phénomènes algiques sont réalisés par une infirmière à domicile trois fois par jour.
La marche peut être réalisée d’emblée par l’intermédiaire d’une chaussure orthopédique (chaussure Podalux) à conserver durant quatre semaines.
Des pansements sont à faire tous les deux jours par une infirmière à domicile dès votre retour Le traitement antalgique et anti-inflammatoire doit être scrupuleusement suivi.
Il est recommandé de surélever régulièrement le pied pour favoriser la fonte de l’œdème.
La reprise de l’appui au niveau de la zone opérée se fait à la 4ème semaine grâce à un chaussage conventionnel adapté.
Le chaussage habituel est retrouvé en deux à trois mois selon la complexité des gestes effectués.
Des séances de rééducation avec massages et drainages lymphatiques peuvent être utiles à partir de la 4ème semaine.
Un suivi avec des radiographies de contrôle est obligatoire dès la fin de la 4ème semaine avec le Docteur Matthieu TURCAT.
L’arrêt de travail est de deux mois environ à moduler en fonctions de vos activités professionnelles.
Les complications suite à la chirurgie de l’hallux valgus sont peu fréquentes et conduisent exceptionnellement à une reprise chirurgicale ; toutefois elles doivent être mentionnées pour que vous puissiez les connaître afin de les appréhender le mieux possible si elles surviennent.
Il est constant et sa présence est normale durant les six semaines post opératoires. Parfois, un gonflement de l’avant-pied peut persister plus longtemps et nécessiter des massages drainants.
C’est une complication très rare qui nécessite si elle survient un drainage chirurgical ainsi que la prise d’une antibiothérapie au long cours. Un suivi dans le service des maladies infectieuses du CH sera obligatoire.
La raideur de l’articulation métatarso-phalangienne est normale durant les premiers mois ; toutefois celle-ci peut se prolonger dans le cas d’une capsulite. Le recours à des soins de physiothérapie peut être nécessaire.
Ce syndrome entraînant douleurs, raideur et décalcification peut se voir dans toute chirurgie de l’avant-pied. Un traitement par calcium injectable sera nécessaire. L’évolution se fait toujours vers la guérison mais celle-ci peut demander plusieurs mois d’évolution.
C’est une complication rare qui est généralement due à l’œdème post opératoire. La récupération se fait progressivement en plusieurs semaines.
Elles surviennent parfois sur une partie de la cicatrice. Pour les éviter, il est impératif de ne pas retirer les points avant 21 jours et d’évaluer l’état de la cicatrisation avant de les enlever. En cas de doute chez l’infirmière, une consultation avec le Docteur Matthieu TURCAT est plus prudente.
Elles sont présentes surtout s’il existe une arthrose métatarso-phalangienne ou des os sésamoïdes (petits os situés sous la tête du métatarsien).
Les risques énumérés ci-dessus ne constituent pas une liste parfaitement exhaustive. Le Docteur Matthieu TURCAT vous donnera toutes les explications complémentaires nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier.
L’avènement des techniques d’ostéotomie et l’utilisation d’un matériel d’ostéosynthèse par vis intra osseuses enfouies a considérablement fait évoluer la chirurgie de l’hallux valgus qui est devenue simple et fiable. Il en va de même avec les techniques d’anesthésie et de maîtrise de la douleur qui permettent une indolence rapide.